Pourquoi j'ai été absente pendant 5 petits jours...

Si Paris était cette ile de Crête isolée du reste du monde non par la mer mais par son périphérique. Si les rues de la capitale étaient ce labyrinthe de l’ancien temps construit par Dédale pour abriter un monstre que l’on veut cacher aux yeux du monde. Si le parisien était cet homme qui voulait s’évader de la prison qu’il a lui-même construite.


Mais comment éviter l’enfermement de ce monde de béton par ou tant de personnes transitent chaque jour, les yeux dans le vague, silencieux. Aussi isolés les uns des autres que si ils étaient seuls, visages isolés dans la masse. Comment permettre à cette foule suspicieuse d’échapper à ces labyrinthes qui semblent les oppresser ?
La citation de Dédale m’a fait penser à une chose : l’homme aspire à l’évasion. Il veut voyager, voler, découvrir et réaliser ses rêves. Comment pourrais-je transformer l’univers des rues parisiennes pour en faire un lieu autre capable de surprendre ses usagers quotidiens ?
Pour moi l’un des lieux qui représente le mieux l’enchevêtrement géographique complexe de la capitale est le quartier de Montorgeuil, autour de l’impasse de saint Denis. Un ensemble de rues, de culs de sac et de galeries pèles mêle, ou passe et vit un ensemble hétéroclite de la population parisienne.
Dédale avait trouvé un moyen de s’échapper à l’aide d’ailes de plumes et de cire. Peut être que le moyen pour que nous échappions à notre routine serait de créer un passage vers le ciel, entre les toits et le soleil. Il existe déjà le métro aérien, la tour Eiffel ou encore le centre Pompidou, qui, une fois que l’on est parvenu à leurs sommets, nous ouvre une autre vision de la ville. Mais serait-il possible de trouver un moyen de s’échapper aux grés de nos envies ? Un dispositif qui changerait les limites que nous imposons à notre perception.
Un reflet de couleur aperçu par terre, un miroitement qui n’a pas sa place dans cette rue à une heure donnée, peut faire lever les yeux d’une personne qui marchait jusqu’à présent tête baissé sans même faire attention à ce paysage habituel. Mais si aujourd’hui cette ville n’étais plus la même, si un autre univers c’était greffé au dessus des toits. Si le ciel lui-même était orné de teintes vives. Si pour partir il fallait commencer par entrer dans cette impasse…

Et si nulle part devenait une destination ?